A rebours

Ségolène ROYAL

Le sondage CSA réalisé le 24/01/07 pour le Parisien/Aujourd’hui en France a été largement commenté. Il mesure, au travers de plusieurs indicateurs, la perception qu’ont les sondés des campagnes de Ségolène ROYAL et de Nicolas SARKOZY. Il ressort de cette étude que les personnes interrogées estiment que la campagne de la candidate socialiste patine.

Il faut aller plus que cette première conclusion et s’attarder un peu sur les résultats qu’obtient Mme ROYAL. Parmi les sondés :
25 % pensent que sa campagne est plus solide que celle de M. SARKOZY
23% estiment qu’elle est également plus précise.

Ces deux résultats fixent un vrai niveau d’alerte pour Ségolène ROYAL. Si ses intentions de vote devaient passer sous la barre des 24 %, cela voudrait dire que son socle électoral se fissure et que sa démarche trouble son glacis c'est-à-dire la part des les personnes qui lui sont le plus fidèles. Dans ce cadre, la proposition de BHL dans Le Parisien de ce dimanche trouverait certainement plus d'écho qu'elle n'en a eu...

Ces deux chiffres indiquent aussi que Mme ROYAL n’a PAS, à ce jour, entamé ce capital puisque, rappelons-le, elle se situe aux alentours de 27-29 % selon les Instituts. Sa campagne a connu des difficultés, mais seul l’électorat le plus volatile s’est reporté sur des candidatures comme celle de François BAYROU ou Olivier BESANCENOT. Elle dispose donc encore d'une marge de baisse avant le 11 février prochain.

Il y a tout de même plusieurs motifs de satisfaction pour la candidate en ce début de semaine :

1. Qualistat a réalisé un sondage en Martinique du 16 au 20 janvier, soit quelques jours avant sa venue. Il ressort de cette étude qu’elle recueillerait au 20 janvier 43% des voix au premier tour contre 38 à Nicolas SARKOZY. Le soutien de M. CESAIRE et de Mme TAUBIRA joue donc a plein en faveur de la candidate aux Antilles qui ont fait tant défaut à Lionel JOSPIN en 2002. Son voyage ayant rencontré un large écho sur place, on peut penser que cette dynamique n’en sera qu’amplifiée.
   (http://www.newmedia-fr.info/ixm_ixpnews.php?file=article&story_id=21378)
   
2. La vague 7 de BVA-Orange publié le 25/01/07 concernant la politique culturelle montre qu’elle inspire confiance sur cette thématique ce qui n’est pas du tout le cas de Nicolas SARKOZY.
   
3. A la question : A qui faites vous confiance pour défendre l’environnement, Ségolène ROYAL est placée en tête parmi les candidat (dont José BOVE) avec 51%. Là où Nicolas SARKOZY obtient 35% d’opinions favorables.
   
   Il y donc, malgré tout, une petite amélioration pour elle car elle reste encore solide sur ses fondamentaux. A t'elle touché le fond ?

François BAYROU

Depuis le trou d'air de la campagne socialiste, François BAYROU a amplifié la dynamique de campagne qu’il connaît depuis maintenant 3 mois. Il est passé de 7 à 13% des intentions de vote, ce qui le situe à un niveau incontestablement élevé. Il a capté surtout une élite (CPS+) qui manifeste pour la première fois une vraie exaspération à l’occasion de cette campagne. Cet électorat qui par essence même ne peut se réfugier dans les extrêmes a trouvé, pour le moment, un ambassadeur qui répond à ses aspirations. Toutefois, François BAYROU n’est toujours pas perçu par l’opinion comme un vainqueur potentiel de cette élection n'i comme ayant la stature d'un chef d'état. Enfin, son entrée en campagne n'est pas jugée bonne selon l'IFOP...

Il lui faudra donc trouver les moyens, notamment dans son programme, d’arrimer à lui cet apport extrêmement volatile s’il veut être la fameuse surprise du 22 avril 2007.


Nicolas SARKOZY

Bien sûr la dernière bordée d’études lui est favorable, c’est indéniable. Il faut tout de même noter les éléments suivants :

1. Il ne remonte toujours pas mais il se stabilise.
2. Sa campagne a été jugée moins performante la semaine dernière par rapport à celle de la semaine précédente (-6 pts).
3. Sur plusieurs thématiques (culture et environnement), il ne perce pas alors qu’il cherche à mordre sur l’électorat de gauche.
   

Le harcèlement contre Mme ROYAL couplé à la fuite des membres de l’UDF pour le soutenir peut donner une impression de rouleau compresseur qui ne facilite pas la création d’une vraie dynamique autour de sa candidature.

Le politoscope de vendredi nous donnera peut-être la confirmation de ces points de vue.