Les enseignements de la dernière vague de sondages.
Toutes les études parues dernièrement montrent que Ségolène ROYAL faiblit. Un sondage la donne même sous le seuil d’alerte des 24%. Le jeu de vases communiquants qui s’est installé entre François BAYROU et la candidate socialiste pousse à analyser scrupuleusement les dernières études publiées pour en dégager les enseignements. Il y a pour moi deux questions à se poser : Premièrement : François BAYROU dispose t-il encore d’une marge de progression importante et où se situe t-elle ? Deuxièmement : Peut-on identifier la problématique électorale dans laquelle se situe la candidate socialiste ?
Quelle est la structure du vote BAYROU ?
C’est la plus fragile des 4 grands candidats pour plusieurs raisons :
Son électorat est hétéroclite (17% des électeurs de LAGUILLER en 2002, 8% de ceux de BESANCENOT, 13% de ceux de JOSPIN, 24% de ceux de MAMERE, 9% de ceux de CHIRAC et 2% de ceux de LE PEN). Parmi eux, le ratio entre ceux qui affirment être sûrs de voter pour lui et ceux qui indiquent seulement la possibilité de voter pour lui est le plus faible des 4 grands candidats.
Quels sont les points fort de François BAYROU ?
Les sondés le pensent capables de réduire la dette, c’est le point qui marque l’opinion à son propos. Sa stratégie de campagne est jugée comme efficace car s’il est perçu comme étant moins présent que les autres candidats dans les médias, la perception de ses interventions est bonne.
Où se situent les marges de progression pour le candidat UDF ?
Quelle est la structure du vote BAYROU ?
C’est la plus fragile des 4 grands candidats pour plusieurs raisons :
Son électorat est hétéroclite (17% des électeurs de LAGUILLER en 2002, 8% de ceux de BESANCENOT, 13% de ceux de JOSPIN, 24% de ceux de MAMERE, 9% de ceux de CHIRAC et 2% de ceux de LE PEN). Parmi eux, le ratio entre ceux qui affirment être sûrs de voter pour lui et ceux qui indiquent seulement la possibilité de voter pour lui est le plus faible des 4 grands candidats.
Quels sont les points fort de François BAYROU ?
Les sondés le pensent capables de réduire la dette, c’est le point qui marque l’opinion à son propos. Sa stratégie de campagne est jugée comme efficace car s’il est perçu comme étant moins présent que les autres candidats dans les médias, la perception de ses interventions est bonne.
Où se situent les marges de progression pour le candidat UDF ?
D’un point de vue électoral, il ne réunit que 54% des sondés proches de l’UDF et seulement 62% des personnes qui ont voté pour lui 2002. Il dispose donc incontestablement d’une marge de progression à droite. Par ailleurs, des 4 grands candidats, il est celui qui séduit le moins ceux qui ne manifestent pas de préférence partisane. Si l’on s’attarde sur les catégories socioprofessionnelles, il est faible chez les artisans, commerçants, chefs d’entreprise et employés. Cette dernière partie du corps électoral vote pourtant facilement pour les candidats centristes notamment lors d’élections locales. Enfin, il a une vraie marge de progression chez les retraités et les femmes. On peut donc en conclure qu’il peut encore récupérer plusieurs points à droite et continuer à bénéficier de l’effet de mode qui accompagne sa campagne.
Quel est le paysage de campagne actuel de Ségolène ROYAL ?
Tous les sondages constatent le vrai niveau de faiblesse de la gauche dans les intentions de vote 38%. Je crois qu’il faut aller au-delà et s’attarder sur les intentions de vote notamment aux législatives prochaines. On s’aperçoit que la gauche recueillerait 47%. Ce résultat indique que la gauche n’est pas aussi mal en point qu’on le dit et qu’elle dispose d’une marge de progression importante. Le problème se situe donc au niveau de l’offre électorale qui est soumise au pays. Tous les candidats de gauche et parmi eux Mme ROYAL ont un problème d’attractivité et de crédibilité. La comparaison entre ces deux résultats le démontre.
Le discours de Nicolas SARKOZY le 14 janvier dernier a ébranlé la gauche et cela de plusieurs manières. D’une part, il a unifié d’un coup une famille politique rongée par les haines, les rancoeurs mais aussi les divisions dogmatiques depuis 25 ans (Il rassemble tout de même 94% des électeurs de droite). D’autre part, il a séduit une partie de l’électorat naturel de la gauche. Il faut rappeler que 18% des électeurs de gauche affirment vouloir voter pour le candidat de l’UMP alors que seulement 6% de ceux de droite le feraient pour Mme ROYAL.
Ségolène ROYAL doit faire face à quelles problématiques ?
La candidate socialiste est coupée des couches populaires de l’électorat qui lui préfèrent Nicolas SARKOZY.
François BAYROU et elle se disputent les couches moyennes (cadres, professions intellectuelles) qui, il faut le rappeler, ne se sont pas senties servies par les propositions détaillées dans le discours de Villepinte. Ce sont elles qui provoquent sa baisse continue.
Enfin, c’est cet électorat qui est le plus sensible à l’union nationale proposée par François BAYROU. Il y a donc une double offre sur un seul et même segment politique avec un avantage certain à l’UDF.
J’ajoute à cette liste que si l’affirmation systématique de son féminisme attire les femmes, elle fait fuir les hommes (31% des femmes voteraient pour elle contre seulement 21% des hommes). Ce problème ne se pose pas dans l’électorat du candidat UMP qui attire pourtant lui aussi plus de femmes (34% contre 32%).
Il y a enfin un problème de lisibilité du discours de Ségolène ROYAL et de sa vision projetée du pays. Près de 60% de ceux qui affirment vouloir voter pour elle estiment qu’il n’y a pas de différence entre son projet et celui de Nicolas SARKOZY, c’est tout dire…
Tout cela signifie t-il que les jeux sont faits pour Ségolène ROYAL ?
Non. Car tout d’abord, elle fait une percée incontestable chez les jeunes qui devraient lui apporter leur dynamisme et leur disponibilité. C’est une force. Jamais, en dehors de l’élection de l969, un candidat n’a gagné sans l’appui des jeunes.
Ensuite, la volatilité de la structure de l’électorat de François BAYROU est une chance pour la candidate socialiste. Surtout que cette volatilité n’évolue pas à la baisse pour le moment.
Enfin, le traumatisme du 21 avril 2002 lui donne une position hégémonique à gauche. Les négociations de l’entre deux tours en seront facilitées.
Cela ouvre aussi la voie à la possibilité d’une vraie ouverture politique au centre à ce moment là de l’élection et par la même l’unification de l’offre sur le fameux segment. Cela suffira t-il ?
En tout cas, Ségolène ROYAL a commencé à dévoiler cette stratégie hier soir. Dans ces conditions, le ralliement pourtant déjà acquis mais pas encore annoncé de Jean-Louis BORLOO devrait coûter cher à Nicolas SARKOZY...
6 commentaires:
qu'est ce que tu entends par le ralliement de Jean Louis Borloo devrait couter chez à Nicolas Sarkozy, le parti radical dont il est le co-fondateur est un soutien efficace de l'UMP et a prévu que Jean Louis Borloo s'exprimerait entre le 5 et le 10 mars prochain en fonction d'une éventuelle baisse dans l'actualité de Nicolas Sarkozy pouvant entraîner une baisse dans les sondages. Les choses sont déjà parfaitement claires entre eux.
Il est vrai que ce ralliement est certain mais il devient chaque jour plus nécessaire à la campagne de Nicolas SARKOZY. A ce jour, BORLOO n'est pas encore pressenti pour devenir PM, mais FILLON pourrait faire les frais du déroulement actuel de la campagne. Non ?
Je ne pense pas que Nicolas Sarkozy ait déjà choisi son premier ministre, il faudra que ce soit quelqu'un de très consensuel évidement...Fillon, Borloo? je vois tout de même un avantage pour Fillon encore maintenant, à mon avis tout cela va se décider entre les deux tours en fonction du résultat des différents prétendants. Si c'est Ségolène Royal au 2ème tour : Borloo, la France voudra visiblement une espèce d'équilibre pas trop à droite.
si c'est Le Pen : Fillon...
Je ne crois pas pour l'instant que Bayrou sera au 2ème tour, mais je peux changer d'avis.
Je partage ton point de vue.
Fillon consensuel? J'ai l'impression d'avoir un aboyeur public à chacune des ses interventions télévisées (ex: un pseudo débat d'il y a quelques temps sur France 2 avec François Hollande).
Borloo consensuel, c'est plus évident, mais ne se laissera-t-il pas séduire par Bayrou? Rien n'est moins sûr depuis que celui-ci a proposé de nommer un premier ministre de gauche, malgré la sympathie qu'il a pour Borloo (preuve que les jeux sont déjà faits?). C'est d'ailleurs sans doute sa première "grosse" erreur de campagne. Il va voir s'éloigner un peu plus d'électeurs traditionnels de l'UDF avec ces propos.
Très juste
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